LUNDI
Les « Lundi de Raymond », rendez-vous hebdomadaires emblématiques organisés par Marie Raymond dans l'appartement familial de la rue d'Assas, constituent un événement charnière et légendaire dans les annales de l'histoire de l'art parisien d'après-guerre. Le nom, qui se traduit par « Lundis de Raymond », résume un centre dynamique d'échange intellectuel, d'exploration artistique et de collaboration qui s'est déroulé de 1946 à 1954.
Marie Raymond, elle-même peintre abstraite profondément ancrée dans le mouvement d'avant-garde, a ouvert son appartement familial à un large éventail d'artistes, critiques, photographes et galeristes. Ces rassemblements témoignent de l’esprit inclusif et collaboratif qui définissait le milieu artistique du Paris d’après-guerre.
Selon Elisabeth Petibon à Exporevue (2004), parmi les participants figuraient des sommités telles que « des galeristes, des médiatrices comme Iris Clerc, Colette Allendy, des collectionneurs, Mme Kandisky… Il y a aussi la très jeune génération d'artistes, comme Jean Tinguely, François Dufrêne ». , Raymond Hains, Jacques Villeglé, Arman, César, tous plus ou moins amis du fils de la famille qui fréquente également les soirées."
Au-delà d'être un lieu de rassemblement mondain, le "Lundi de Raymond" a joué un rôle crucial dans la défense et la promotion de l'art abstrait dans l'après-guerre. À une époque où l'art abstrait était encore en train de trouver sa place, l'initiative de Marie Raymond a fourni une plateforme permettant aux artistes de partager leur travail, de discuter d'idées et de défendre collectivement le mouvement d'avant-garde. L'espace est devenu un lieu privilégié pour nouer des relations artistiques, favoriser les collaborations et nourrir l'esprit d'avant-garde qui définit le paysage culturel de Paris.
Présentée sur cette page, une célèbre photographie d'une veillée de Noël en 1949, mettant en vedette Pierre Soulages, Gérard Schneider, Fred Klein, Marie Raymond et le jeune Yves Klein, constitue un instantané poignant de l'énergie créatrice qui imprégnait ces lundis soirs. L'impact de "Lundi de Raymond" s'est étendu au-delà des cercles artistiques immédiats, influençant la scène artistique parisienne au sens large. Il a fourni un refuge aux artistes pour s'unir contre les défis posés à l'art abstrait, forgeant ainsi une communauté qui transcendait les frontières traditionnelles.
Étant donné que Marie partageait son atelier avec Piet Mondrian, dont le style de peinture abstraite était inspiré des enseignements théosophiques et que son fils Yves était membre de la Fraternité rosicrucienne de 1948 à 1953, nous savions que certains des participants étaient intéressés par certaines des aspects plus occultes de la découverte spirituelle. Lucia Pesapne affirme dans « Marie Raymond : Le Royaume Invisible », son texte rédigé pour une exposition à la Galerie Diane de Polignac (2023) que « Eva Aeppli et Niki de Saint Phalle, toutes deux intéressées par l'astrologie et les cartes de tarot, » assisterait de temps en temps à ces réunions du lundi. Il est facile d'imaginer à quel point le mélange éclectique des participants a fait du "Lundi de Raymond" un creuset d'idées et de perspectives.
La contribution de Marie Raymond à la scène artistique ne se limite pas à son propre travail, mais s'étend à la création d'un espace qui nourrit la créativité, la camaraderie et l'éthos d'avant-garde. "Lundi de Raymond" est devenu un symbole de résistance contre les normes artistiques conservatrices de l'époque, laissant un héritage durable sous la forme de réseaux artistiques renforcés et d'un engagement renouvelé envers le pouvoir transformateur de l'expression abstraite.
Sources
Auteur: Elisabeth Petibon
Publication: Exporevue
Titre: "Yves Klein, un destin singulier"
URL: https://www.exporevue.com/magazine/fr/yves_klein.html
Accédé: Jeudi 18 Avril, 2024
Auteur: Lucia Pesapane,
Publication: Gallery Diane de Polignac, Paris
Titre: "Marie Raymond: Le Royaume Invisible"
Accédé: Mercredi 24 Avril, 2024
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